Photo Nudia

Je m’appelle Nudia. J'ai 54 ans, je suis implantée bi-latérale depuis février 2010 et je vis en Guadeloupe.

Je me suis réveillée un matin, avec un étourdissement, et en un mois tout a été très vite.

Au début, lors de ma première baisse d’audition, j'ai été voir un médecin ORL. J’ai fait tous les examens nécessaires, mais ils n’ont rien révélé.

Je ne me suis pas inquiétée… Mais au bout de quelques semaines, j'ai perdu toute mon audition. J'ai ressenti de la panique.


Je suis retournée voir un autre ORL, qui m'a fait hospitaliser tout de suite. Lors de cette hospitalisation, j'ai subi en amont plusieurs examens spécifiques, et même une perfusion de corticoïdes pendant une semaine. J'ai été déçue, car un proche m'a dit qu'un médecin pensait que je faisais semblant, parce que les examens ne révélaient aucune anomalie.

Avec mes proches, je suis donc partie en métropole, où j'ai suivi le même examen. On m'a alors diagnostiqué une surdité brusque. C’était en novembre 2009. L’équipe médicale a tout de suite planifié mon hospitalisation et la date de mon opération. Avant ça, j'avais une activité normale comme tout le monde. J’étais indépendante. Tout ce que je souhaitais, c'était entendre à nouveau. Je ne connaissais pas du tout l'implant cochléaire. C'est à mes différents RDV avant mon hospitalisation que l’on m'a informée sur le processus, que j'ai accepté tout de suite !

J'ai connu le CISIC par les intervenants présents dans mon hôpital, au sein duquel des personnes implantées se réunissaient une fois par semaine.
L'implantation s'est bien passée, j'ai suivi le processus. Lors de l’activation, j’étais contente d'entendre à nouveau les bruissements, et de pouvoir poser des questions.
Puis a suivi les réglages, tous les mois, puis toutes les années... Jusqu'à une amélioration d'écoute. Ma rééducation était plutôt portée sur les réglages. Il était difficile de trouver des orthophonistes en Guadeloupe qui pouvaient m’accompagner pour la lecture labiale.

Mes débuts avec les implants ont été un peu difficiles, surtout pour les sorties, il fallait que je sois accompagnée. J'ai été un peu isolée, comme seule personne implantée ou sourde dans mon environnement. J'ai eu des moments de solitude, de tristesse. Mais je me suis relevée...
J'ai toujours parlé au téléphone, dès que c’est devenu possible, mais quelqu’un doit m’accompagner lorsque je veux faire une sortie, une soirée ou un voyage éloigné.

Deux ans après mon implantation, j'ai commencé à travailler en ESAT trois jours par semaine en tant qu’agent d’hôtellerie. J'ai retrouvé un peu de confiance en moi, car j'étais avec des bénéficiaires ayant différents handicaps. Quand je précise que je suis sourde, je n’ai pas de mauvais retour. Je travaille à l’ESAT depuis 12 ans.
Au fil des années, je me suis prise en main. Aujourd’hui, je parle au téléphone et j’entends très bien.