Victime d’une surdité bilatérale lente qui débute à 33 ans, Florence est alors suivie par le Professeur Meyer à l’Hôpital Saint-Antoine. Elle est appareillée en 1994 d’un côté puis rapidement de l’autre, et parvient à se « débrouiller » avec son handicap, sur le plan professionnel autant que dans sa vie sociale et familiale. Elle continue à aller au cinéma et à regarder la télévision.
Mais sa surdité s’aggrave en 2010 et sa fin de carrière est chaotique : adjointe administrative à la Mairie de Paris, sa hiérarchie supporte mal son handicap et se montre peu compréhensive.
Le Professeur Meyer commence à lui parler d’implant cochléaire. Florence ne se sent pas psychologiquement prête. Elle se renseigne sur internet et comprend que l’implant en est à ses débuts et son audioprothésiste lui conseille d’attendre un peu, arguant que la technologie des implants évolue à grands pas.
Arrive le moment où l’implant s’avère être la seule solution pour continuer à vivre normalement. Florence juge qu’elle n’a rien à perdre et s’y résout sans grand enthousiasme. La retraite arrive enfin et, à 62 ans, Florence décide de passer le cap. La première implantation a lieu avec des résultats spectaculaires et très rapides. Florence revit : en à peine un an, elle peut à nouveau téléphoner sans aide, écouter la radio, supprimer les sous-titrages de la télévision... Puis un an et demi après, en avril 2018, sans une once d’hésitation, elle se fait implanter la deuxième oreille.
Bi-implantée avec les implants MED-EL dernière génération, Florence dit vivre une véritable renaissance. Elle vient de s’inscrire dans un club de bridge et joue avec un groupe de 20 entendants qu’elle comprend sans difficulté. A part quelques petits inconforts qui persistent ¬—entendre une personne qui lui parle à l’arrière d’une voiture par exemple ¬—, elle mène une vie désormais « normale » et en oublie même sa surdité.