Je m’ appelle Tony Pompa. 73 ans .Je suis atteint de surdité bilatérale profonde dégénérative depuis l’enfance.
Tout d’abord ce fut une surdité légère qui fut décelée vers l’âge de sept ans après une prise d’une médicament néfaste, la streptomycine, injecté pour enrayer une primo infection.
Une dose massive de “ strepto” a malheureusement achevé le travail à l’âge de 17 ans après un accident de la circulation. Le chirurgien d’alors ignorait mes antécédents.
Ce fut alors la dégringolade, au fil des années, de sourd léger je devins sourd sévère, puis sourd profond et appareillé bilatéralement.
A l’âge de 57 ans, je dus me résoudre à abandonner mon travail d’administrateur commercial.
Années après années, j’ utilisais des appareils auditifs contours d’oreille de plus en plus performants. Mais passé 70 ans, cela ne m’était plus d’une grande utilité.
Je me tournais alors vers le langage labial et Véronique Bonnardot , mon orthophoniste, qui m’a permis de “ tenir “avec le peu de sons que je percevais encore grâce aux appareils.
Lorsque j’appris que l’implant cochléaire pouvait être ma solution, j’ai commencé à m’informer, et c ‘est après de très nombreuse visites au service du Professeur Bruno Frachet et du Docteur Christine Poncet-Wallet, éminents spécialistes, que la décision fut prise collégialement ,de procéder à l’implant cochléaire.
Ma motivation fut complétée par les innombrables témoignages encourageants des implantés cochléaires de l’association CISIC.
Opération sans aucun problème par le Pr Frachet, le 14 sept 2017, et, le 9 octobre, premier réglage et premier test avec le Dr Poncet-Wallet.
Au début de la séance, chacun des 12 électrodes branchés dans ma cochlée sont testés, par des bips, plus ou moins forts : sons graves et aigus , jusqu’ à perception d’un confort d’écoute désiré.
Et enfin, le révélateur , le moment le plus important : la voix humaine . Alléluia ! j’ai entendu du premier coup ! une perception enrobée de sons que je croyais parasites, mais qui sont en fait les bruits habituels de l’ordinateur du cabinet de réglage et des sons ambiants avoisinants.
Un premier test d’orthophonie qui suivit fut concluant. Si bien qu’en une demi- heure, j’ai quasiment sauté trois séances, à la grande satisfaction de la jeune orthophoniste du service.
Voilà, je suis revenu dans le monde des entendants.
Je dois maintenant m’habituer aux bruits ambiants et travailler, grâce à l’orthophonie, la compréhension des mots sur lesquels je bute .
Je dois également poursuivre mes séance d’orthophonie, car j’estime que le langage labial acquis depuis deux ans me fait gagner 70 % de la compréhension. Il faut maintenant inverser ce pourcentage et apprendre à entendre, avec lèvres cachées.
Je remercie vivement toute l’équipe médicale et paramédicale du Pr Frachet et du Dr Poncet-Wallet, qui , pendant des mois m’ont accompagné dans mon parcours, ont su me motiver, et se sont investis pleinement pour la réussite de cette opération exceptionnelle.
Complément de témoignage en mai 2018
J’avais déjà donné mon témoignage après mon implant cochléaire oreille droite de septembre 2017 dans lequel j’évoquais une réussite immédiate et totale
Aujourd’hui je voudrais vous relater autre chose:
Ce après midi , dans mon jardin, le temps était au beau fixe.
Grand soleil, ciel bleu azur.
Le silence était profond
Je m’occupais tranquillement à tailler des buissons avec un sécateur à main que je n’avais pas utilisé depuis l’an dernier.
Le sécateur couinait en émettant des sons aigus , dans le silence et la sérénité ambiante et il me plaisait bien de l’entendre distinctement.
Amusé, je continuais de m’en servir, cui, cui cui !
c’est alors qu ‘un oiseau qui devait probablement couver dans un taillis voisin me répondit à peu près dans le même registre, cuii, cuii, cuii !
Puis, soudain, un peu plus loin, un deuxième cri, d’une autre espèce, puis un autre !
Au moins quatre espèces différentes se mêlèrent à ce concert improvisé, j’en restais bouche bée .
Au bout d’un instant, silence . . .
Alors je rejouais à nouveau du sécateur musical, et tout recommença.
C’était comme si la nature s’émerveillait avec moi, d’ouïr, ce que j’entendais . . .
Tony Pompa