BONJOUR à tous,
pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je m’appelle Martine Ottavi, je suis la secrétaire du Cisic et suis chargée de répondre au téléphone.
Il est vrai que l’on m’aurait dit avant mon implantation qu’un jour, je répondrais au téléphone pour l’association, je me serais dit « ils sont fous »
En effet, je suis devenue sourde très progressivement pendant une trentaine d’année. Et les 10 dernières années, ont été très difficiles.
J’ai été implantée en 2003 à Paris. Au début j’avais un Tempo + et maintenant je porte un Opus 2.
Oui, je téléphone mais ce n’est pas un miracle, pour cela il m’a fallu du temps, beaucoup de patience, et beaucoup de travail.
Tous les jours, j’écoutais la messagerie. Avec Yves (mon mari), je m’entrainais : il se mettait dans une pièce et moi dans une autre pièce chacun avec un téléphone portable pour tenter de converser.
Après être passée par des phases de désespoir, j’ai commencé à entendre des bruits, comprendre des mots, puis une phrase complète, mais je n’étais pas au bout de mes peines.
Je surmontais mon angoisse en répondant à des personnes proches dont la voix m’était connue et que je n’hésitais pas à faire répéter.
Si je ne comprenais toujours pas, je demandais de parler plus fort et lentement et en dernier lieu de reformuler la phrase.
Tout au début j’employais le kit oreillette que l’on a avec chaque téléphone. Je le positionnais juste au niveau du micro de l’implant.
Lorsque j’ai eu la chance d’avoir l’opus 2 de Medel, j’ai fait un grand bond en avant avec la boucle magnétique.
Quand Catherine m’a demandé de prendre le portable du CISIC j’ai dit oui tout de suite !
J’avoue que pour mes premiers appels, j’étais terriblement stressée, mais j’étais au calme, je positionnais bien mon portable sur la sortie du micro de mon implant et j’utilisais la boucle magnétique.
Malgré tout j’avais encore des petits problèmes avec des personnes qui parlent comme une mitraillette.
Avant d’entamer la conversation je leur rappelle qu’au Cisic nous sommes tous implantés et qu’à cette vitesse j’ai beaucoup de mal à comprendre.
Je leur demande de parler doucement et distinctement.
Pour les noms, les adresses, j’ai peur de mal les comprendre, donc au début j’ai trouvé un bénévole de bonne volonté mon mari qui me servait de secrétaire, mais il n’était pas toujours là.
Donc maintenant c’est beaucoup plus simple je leur demande de m’adresser un sms avec ces informations.
Dans certaines situations la compréhension reste quelquefois difficile par exemple lorsque des implantés se trouvent à proximité et parlent toujours bien fort !
Dans le métro, je peux répondre uniquement lorsque je connais la voix.
En conclusion : Soyez patients, ne demandez pas à un autre implanté le temps qu’il a mis, cela n’a aucune importance, nous sommes tous différents, le but c’est de progresser pour y arriver.
Quelques conseils : Lors de l’achat du téléphone, essayez le !
Et employer une boucle magnétique qui améliore l’écoute ou bien positionner le téléphone sur le micro de l’implant.
Juste encore un petit mot, c’est bien connu, les implantés sont très bavards.
Je sais qu’après on va parler de la musique et je voulais moi aussi témoigner que lors de mon changement d’implant avec un medel opus 2 j’ai eu le bonheur inespéré de retrouver le plaisir d’écouter des chansons que je pouvais enfin comprendre et apprécier.
Je vous souhaite une très bonne journée et si vous téléphonez au CISIC, parlez lentement car c’est moi qui vous écoute !