Rose-Marie , tout récemment implantée. témoigne de son long parcours avant d'accepter l'intervention

Comment était votre vie avant l’implant ?

Personne active, j’ai d’abord bénéficié d’une audition parfaite des deux oreilles et mené une vie professionnelle et personnelle intense, étant célibataire et sans enfant ! Malheureusement, à partir de 2001, suite à la maladie de Ménière, j’ai commencé à subir des défaillances auditives et des acouphènes pénibles.

Suivie au Centre Hospitalier Lyon-Sud , j’ai fait des examens électrophysiologiques qui ont permis de déceler une otospongiose débutante, c’est-à-dire une décalcification de l’oreille interne. On m’a alors  proposé un traitement médical pour les vertiges de ménière et pour la décalcification.

De 2002 à 2010, toujours suivie au centre Hospitalier Lyon-Sud , J’ai suivi une thérapie auprès d’une, ORL-phôniatre qui m’a finalement vivement conseillé le port de prothèses auditives.

De 2010 à 2015, j'ai ainsi été équipée de deux prothèses auditives. Au fil des différents réglages, qui s’avéraient de plus en plus aléatoires, mon audioprothésiste m’a parlé de l’implant cochléaire. Psychologiquement, je n’étais pas prête. En 2012, j’ai pris rendez-vous avec le Professeur TRUY à l’Hôpital Edouard Herriot de Lyon. Il souhaitait implanter mon oreille droite,  mais je n’étais pas convaincue et j’ai donc refusé. 

J’ai eu par la suite une prise de conscience douloureuse :  j’ai dû admettre que je me mettais de plus en plus en retrait de ma vie publique, professionnelle – j’avais dû cesser complètement mon activité –  familiale et amicale. Je m’isolais volontairement pour éviter d’être confrontée aux nombreuses situations d’incompréhension de mon quotidien.

L’idée de l’implant a fait son chemin et, en 2015, lors d’un second rendez-vous avec le Professeur TRUY, j’ai donné mon accord pour un implant à l’oreille droite. L’intervention a eu lieu en janvier 2016.

Quel type d’implant portez-vous ?

L'implant cochléaire CONCERTO Mi 1000 de MED-EL et le processeur vocal contour d’oreille OPUS 2, changé en Août 2016 pour le nouveau processeur SONNET.

Comment se sont passés les premiers temps après l’intervention ?

Le premier mois a été difficile, j’étais pleine incertitude et d’appréhension à l’idée de ne plus retrouver une audition complète et performante. A l’occasion d’une permanence du CISIC, j’ai rencontré des bénévoles implantés et ils m’ont permis de reprendre confiance.  

Un mois après, en février 2016, le professeur a procédé à l’activation du processeur.  Après les différents réglages, j’ai été absolument ravie d’entendre des sons et de comprendre les paroles. J’ai alors pu assister avec plaisir à la Permanence CISIC de février et, en mars, à une journée d’information à Lyon, organisée par le CISIC sur le thème de l’implant cochléaire.

Comment vivez-vous votre vie d’implantée ?

De mieux en mieux ! J’ai repris confiance en moi et je participe désormais à des réunions amicales et familiales, des sorties en groupe. Je vais même au cinéma !

Comme je souhaitais partager mon vécu et expérience, je suis devenue bénévole auprès du CISIC. Au cours de permanences mensuelles qui se tiennent à HEH, j’anime et je conseille avec plaisir les patients implantés ou en devenir.

J’ai suivi avec assiduité une rééducation orthophonique. Comme la maladie de Ménière occasionne toujours des vertiges, je fais depuis un an une rééducation vestibulaire chez un kinésithérapeute et je récupère mon équilibre.

Il me reste des progrès à faire tels que aller écouter des concerts car j’ai encore des difficultés avec la musique. C’est l’objet de ma rééducation en cours chez l’orthophoniste.

CISIC- Février 2018