Devenir sourde profonde…….un parcours de vie !   

Partager son parcours de vie et peut-être aider d’autres personnes à prendre la bonne décision, afin de surmonter les difficultés de la surdité profonde, reste l’objectif de mon témoignage. Je constate que j’ai toujours eu, malgré mes problèmes d’oreilles depuis l’enfance, beaucoup de chance !

Encore bébé, vers 1 an, j’ai commencé à faire des otites très sérieuses, à répétition et devenues chroniques, provoquant une mauvaise audition, petit à petit, sur les 2 oreilles. J’ai pu être opérée, sur l’une et l’autre oreille, en 1958, à 15 ans, par un Professeur lyonnais, afin d’enrayer les infections installées et qui risquaient de détériorer encore plus mes oreilles moyennes.

J’ai pu poursuivre mes études et me perfectionner, par la suite, en comptabilité afin de commencer à travailler.
Malheureusement, à 26 ans, une perte bilatérale brutale d’audition, dont la cause est restée inexpliquée, m’a obligée à me faire appareillée, uniquement par conduction osseuse (serre-tête, puis BAHA), mes oreilles ne devant pas être obstruées.
Ma famille et mon entourage ont été d’un grand soutien et l’apprentissage de la lecture labiale a été bénéfique. Ce qui a dopé mon moral qui n’était pas toujours au beau fixe !
Grâce à cet appareillage, j’ai pu récupérer une assez bonne audition. J’ai pu reprendre par la suite mon travail de comptabilité en entreprise.

Au fil des années, j’avais régulièrement des baisses auditives, avec une diminution de plus en plus importante de la compréhension. Aucun appareil classique n’allait pouvoir combler ce déficit !
En 2009,  j’ai commencé à m’intéresser à l’implant cochléaire. J’ai lu beaucoup de témoignages d’implantés et en avril 2012, j’ai décidé d’aller voir le Pr TRUY, responsable du Centre d’implantation lyonnais, afin d’envisager une implantation possible sur l’oreille gauche. Je dis franchement, que sans cette décision, je risquais de tomber, petit à petit, dans le monde du silence et ce n’était pas mon objectif.
Il fallait, au préalable, me faire une exclusion d’oreille (boucher l’oreille) afin de parer aux infections toujours possibles
J’ai été implantée le 29 novembre 2012, à 68 ans et branchée le 4 janvier 2013. Je peux vous assurer que lorsque, ce jour là, j’ai réalisé que j’allais vraiment entendre plein de sons, de bruits disparus, mon désir de m’en sortir est devenu le plus fort.
J’ai attaqué l’orthophonie le 10 janvier 2013 et les progrès réguliers ont prouvé l’importance de cette pratique pour l’efficacité de l’implant cochléaire. Je reste malentendante dans certaines situations de bruit et ne suis pas toujours performante avec le téléphone, sauf avec des personnes proches.

Malgré tout, devant la satisfaction indéniable, avant  fin 2013, j’ai pensé à l’oreille droite vers laquelle se trouvait mon appareillage à ancrage osseux BAHA qui ne me donnait plus satisfaction.
Avec le Pr TRUY, il a été envisagé un deuxième implant qui m’a été installé, le 16 juillet 2014, après avoir pratiqué, également, au préalable, une exclusion de cette oreille droite.

Pour moi, après 3 mois d’implantation, c’est une satisfaction réelle d’entendre avec ce 2ème implant qui m’apporte une sonorité différente de celui de l’oreille gauche, mais intéressante en bilatéral. Même s’il me faut encore de l’orthophonie, les résultats de compréhension, s’avèrent plus rapides qu’avec le 1er implant.
Les réglages sont évidemment encore bien nécessaires.

Même si l’implant cochléaire ne remplace pas les vraies oreilles (aucun appareil auditif ne les remplace d’ailleurs), c’est tout de même un appareil génial qui vous aide vraiment à continuer de vivre et à profiter de tous les contacts possibles dans le monde des bien-entendants, même s’il s’avère plus difficile d’entendre dans le bruit fort. Mais c’était pareil avec ma BAHA, je n’arrivais plus à entendre dans le bruit, cela me faisait même mal !
Cela vous donne un certain statut auditif, en essayant d’aller vers le meilleur. L’implant cochléaire a été pour moi, une bouée de sauvetage !
Il est indispensable d’être volontaire à l’implantation, à l’orthophonie qui suit, tout en ayant une connaissance de la lecture labiale.

Je ne peux que remercier le Professeur TRUY et toute son équipe du Centre d’implantation de m’avoir permis ces résultats, ainsi que tous les implantés qui m’ont aidé dans mon choix initial.
COURAGE aux malentendants ou devenus sourds profonds, il faut saisir sa chance si elle vous est donnée. Et  pour les futurs implantés, faites confiance à votre chirurgien. RESTONS EN VIE !