J'ai 55 ans, je suis atteint de surdité depuis l’âge de deux ans. J’exerce actuellement le métier de chef d'entreprise. En avril 2005, j'ai bénéficié de la pose d’un implant cochléaire.

 

 

Chef d'entreprise, malgrè la surdité

José moscovici

Plusieurs articles en ligne relate le parcours exceptionnel de José  Zirah, qui a reçu Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, fin septembre 2012, dans les locaux de sa société ESII qu'il a créé en 1981.

http://www.20minutes.fr/article/1008989/esii-exemple-sommet-etat

 

 

Article GrandMontpellier

 

 

Au piano, malgrè la surdité

 

José piano

Ma surdité a pour origine une foudroyante encéphalite, dont les séquelles irréversibles atteignirent les cochlées. Ainsi, mon oreille gauche fut rendue complètement sourde.

En revanche, la nature m'avait laissé une petite fenêtre d'audition à droite me permettant, avec les appareils auditifs classiques, de me "débrouiller" dès les premières années de mon enfance (40 % de compréhension, 20 % à partir de 40 ans).

Aujourd’hui, grâce à cet implant, j'ai atteint près de 85 % de compréhension.

Je suis un homme doublement heureux, parce que, tout simplement, j'ai toujours été animé par l'espérance, la persévérance, une motivation forte, saupoudrées de beaucoup d'humour.

En septembre 2005, six mois après mon implantation et un demi-siècle après ma naissance, j'ai poussé la porte d’un professeur de musique.

Pourquoi avoir voulu jouer du piano ?

La première raison remonte à ma tendre enfance, quand je voyais les "autres" suivre des cours de piano. Ne pouvant y aller, j’étais frustré. Mais la dure réalité était que la plupart des sons aigus ne m'étaient pas perceptibles.

La deuxième raison est liée au fait que je souhaite apprendre à maîtriser les nouveaux sons, en particulier ceux parmi les aigus que je n'avais jamais perçus auparavant, à pouvoir distinguer les harmoniques, déceler les nuances, afin de mieux connaître ce monde merveilleux de la musique, et pouvoir exécuter quelques airs.

Au programme de mes cours, une heure par semaine, on trouve solfège, méthode rose, quatre mains, maîtrise du rythme. Mon professeur me fait suivre le cursus normal d'un adulte entendant débutant, et m'a déclaré que je progresse à la même vitesse.

Ayant un piano, celui de mes enfants, je travaille mes devoirs tous les soirs, avec grand plaisir, en moyenne pendant une heure.

A ce jour, j'ai atteint le 4ème degré (rigueur, position des mains, solfège intensif, base de tout).

Du point de vue de la perception, dite "positive" :

- j'ai pu tendre vers la distinction entre notes graves et aiguës, jusqu’à une portée ;

- lorsque je rejoue un morceau appris et répété, je peux m'apercevoir des éventuelles erreurs… à l'oreille;

- j'identifie bien le rythme et les intensifications variables.

Je regarde peu mes mains : mon regard est sur la partition !