"mon audition à régulièrement baissé durant plusieurs décennies (...) Au cours du premier semestre 2005, énième aggravation. Ne percevant plus aucun son, j'ai d'abord soupçonné une panne de la prothèse auditive. Mais c'est l'audiogramme qui s'est révélé complètement plat."

photo_gilbert.jpgJe m'appelle Gilbert Warth, et habite Thionville en Moselle.

Avec l'apparition de forts bourdonnements (les acouphènes) comparables au bruit crée par une chute d'eau (celle du Niagara ?), mon audition à régulièrement baissé durant plusieurs décennies.

Le port de prothèses auditives - la première date de 1969 - de plus en plus puissantes et performantes, m'avait permis une audition acceptable, et même confortable, du moins les premières années.

L'étiologie de la surdité n'a pas été établie avec certitude. Les médecins ORL ont évoqué une possible intoxication par médicaments.

Or, pendant mon service militaire en Afrique, ,j'ai suivi pendant deux ans un traitement anti paludisme par la nivaquine, médicament dont les effets secondaires seraient redoutables pour l'audition !

La relation de cause à effets n'est que présumée, bien que les premiers acouphènes datent de cette période.

Au cours du premier semestre 2005, énième aggravation. Ne percevant plus aucun son, j'ai d'abord soupçonné une panne de la prothèse auditive. Mais c'est l'audiogramme qui s'est révélé complètement plat.

Diagnostic : cophose totale bilatérale. Irréversible! Sauf mise en place d'un implant cochléaire, proposée par le médecin ORL. IC dont j'ignorais à peu près tout.

La consultation du site internet CISIC, trouvé par moteur de recherche, avec ses témoignages et forum, m'ont rapidement rallié à la solution de l'IC

C'est en août 2005, que j'ai eu le premier contact avec le professeur Claude Simon chef du service ORL au C.H.U de Nancy.

Octobre 2005, après les examens et bilans classiques, et aussi la rencontre de toute l'équipe "implants", qui a su, par son écoute et sa grande disponibilité, me mettre entièrement en confiance, le Pr. Simon m'a confirmé la faisabilité de l'implantation, sur l'oreille gauche, la seule à avoir été appareillée auparavant; et m'a proposé l'IC Med EL Pulsar+.

Après une dernière consultation début décembre 2005, la date du 12 janvier 2006 a été retenue pour l'opération par le Prof. Simon.

Ce même mois, j'ai assisté à un forum organisé par Mlle L. Ribeyre, psychologue au service ORL du CHU, qui réunissait plusieurs personnes déjà implantées, et qui m' a permis de faire connaissance avec Anne Dars, déléguée régionale du CISIC pour la Lorraine.

L'observation de ces personnes implantées, dans leur attitude, l'aisance dans leurs discussions, leur facilité d'écoute, alors que rien ne laissait deviner une quelconque aide auditive, n'ont fait que me conforter dans ma décision.

C'est donc en toute confiance, que je me suis rendu au CHU à Nancy, la veille de l'opération.

Opération le jeudi, durée de 3 heures. Réveil sans problèmes, à part quelques douleurs au niveau de la cicatrice et dans l'oreille; douleurs vite calmés par perfusion.

Perfusion qui m'a été retirée le lendemain matin. Libre de mes mouvements, je me suis relevé de suite, sous la surveillance des infirmières.

Premier constat rassurant, pas de vertiges, ni de contractions côté visage.

Tout allait bien. J'ai décidé de prendre une douche..sans shampoing bien sûr!

Le soir même le Pr. Simon, m'a annoncé ma sortie pour samedi midi. Sortie effectuée - après retrait de l'encombrant bandage de la tête.- avec tout de même une provision d'antalgiques, utilisés avec parcimonie durant la semaine suivante, jusqu'au retrait des fils de suture.

C'est avec beaucoup d'impatience, que j'ai attendu la pose de l'appareillage externe, ainsi que les réglages 20 jours après l'opération.

Je n'ai pas été déçu. Car après quelques gargouillements et les premiers "bip", j'ai parfaitement entendu quelques mots de la conversation entre l'audiométriste Mme Ledoré et mon épouse qui m'accompagnait; au point de pouvoir me mêler à cette conversation quelques réglages plus tard. C'était magique, le résultat nous a surpris tous les trois.

Bilan après le troisième réglage, soit moins de trois mois après l'opération :
- je peux suivre normalement une conversation , plus difficilement dans le bruit.
- j'identifie aisément les bruits de la rue (circulation, pas sur le trottoir, carillons, chants d'oiseaux en ce printemps etc..)
- utilisation du téléphone, sans tout comprendre
- je saisis des phrases entières à la radio, s'il n'y a pas de de musique ou bruit de fond. Par contre j'ai plus de difficultés avec la télé.

Mais j'ai bon espoir pour la suite, en laissant faire le temps, mais aussi grâce aux séances de travail suivies à Thionville, avec Elizabeth Chatté, orthophoniste, comptable et témoin des progrès réalisés.

J'ai 69 ans, et suis témoin ravi, tous les matins du miracle quotidien, lorsque je remets mon appareil en service.

C'est toute la grâce que je souhaite à tous les sourds et malentendants qui me lisent.